La passerelle Lodelaloue a été réalisée dans le cadre des commandes artistiques du programme des Nouveaux Commanditaires de la Fondation de France.
Pour rétablir le lien avec un bel espace naturel devenu inaccessible, les habitants demandent la construction d’une passerelle à des artistes ingénieurs.
Le projet urbanistique permet de relier le collège aux espaces naturels de la commune en passant par le village.
A l’époque, le centre de loisirs, que bordait la rivière Loue, occupait une place privilégiée dans le dispositif.
Il était situé à la jonction du bourg et du vaste espace naturel nommé La Prairie.
Au-delà de la Loue, vers Saint-Martin, se déploie un espace naturel bordé par des falaises karstiques dont une partie, accessible, sert de mur d’escalade.
En raison d’une crue qui a emporté l’ancienne passerelle, la Loue a crée une rupture dans ce paysage. Ne plus pouvoir franchir la rivière limite les potentialités offertes par le site aux habitants et promeneurs.
Le groupe de commanditaires souhaitait relier les deux berges pour le plaisir des VTTistes, promeneurs, enfants, pêcheurs… Un vieux moulin enjambant un bras de la rivière constitue un premier passage.
La commande du groupe d’habitants constitué de pêcheurs et d’usagers du centre de loisirs, est une passerelle destinée à franchir le deuxième bras de la rivière. (Pierre Marsaa Kurator, Nouveaux commanditaires de la Fondation de France).
Lodelaloue . La passerelle sur la Loue, Pierre Lafon, Edition : Imprimerie Bédrine, Excit’œil, 2002
« Deux poutres de béton sont juxtaposées au-dessus de la rivière. Décalage en plan, porte-à-faux sur berges et failles affirment leur autonomie. Leur sous-face non vue forme un V tourné vers la rivière qui agit tel « un œil » et constitue un capteur et un réflecteur pour la lumière de l’eau projetée en direction du passant à travers « le jeu et la tolérance » entre les blocs. La focale varie en fonction de la hauteur de l’eau et établit pour l’ouvrage un échange avec la rivière. Cette réduction de matières optimise les structures et allège leur masse. Au moment de franchir, la rusticité du béton cède à l’impression de fragilité. L’épaisseur semble se réduire à une dallette d’ardoise et parfois, lorsque l’eau, le soleil ou la lune l’autorisent, le regard du passant est intercepté par un clin d’œil de la rivière. L’eau de la Loue : Lodelaloue ».