Placé face à la fontaine Bugeaud, au cœur du bourg, on s’aperçoit dès son abord que l’édifice a subi de nombreux outrages.
Les incendies de 1420, 1868, et du 21 mars 1934 l’ont considérablement endommagée.
L’Eglise Saint Thomas a été construite au XIIè siècle sur l’emplacement d’une probable chapelle dépendant de l’Abbaye de Saint Médard.
Les moines de Saint Martial, à qui l’Eglise a été donnée, y édifieront un prieuré.
Il ne subsiste de l’Eglise primitive que « le grand portail et le gros œuvre du bas-côté nord, flanqué au XVIè siècle d’une tourelle carrée ».
L’ancien portail d’entrée devait être celui qui est aujourd’hui muré et orné de pointes de diamant.
En face du grand portail, on remarque la commanderie et la vieille rue Saint Antoine, celle des potiers d’étain.
Au sud, le portail flamboyant a été fait pour Jeanne de Bretagne.
A l’intérieur du sanctuaire
Lorsque l’on entre, on peut voir à droite une pieta polychrome, fruste mais expressive, du XVIè siècle : Notre Dame d’Excideuil.
La voûte de la nef est une réplique moderne de celle dont l’incendie de 1420 provoqua l’effrondrement.
Les orgues proviennent du Collège des Jésuites de Montpellier.
Les fenêtres du Chœur, refaites au XIXè siècle sur le modèle de celles de l’Eglise des Cordeliers (Eglise Saint François), ont des vitraux modernes aux armes du Maréchal Bugeaud, du Pape Pie IX et de la ville d’Excideuil : Armoiries de Monseigneur Gay et mention de son oncle, tous deux bienfaiteurs de l’Eglise.
Le retable
Il ne faut surtout pas rater le magnifique retable en bois doré de la Chapelle de Sainte Constance qui provient de la Chapelle des Cordeliers.
Un franciscain, le père Fidèle, en a donné une description :
au prime abord l’aspect compliqué de l’ornementation choque mais il convient de chercher ce que l’artisan a voulu dire. Les Frères Mineurs que sont les cordeliers sont dit « observants », ils aiment alimenter leur oraison quotidienne et les prières de leurs dévôts par une imagerie appropriée. Il faut lire le retable verticalement, au centre et de bas en haut. Successivement : Saint Joseph, la Croix Liturgique obligatoire, Dieu le Père ouvrant ses bras à Jésus crucifié (la porte du Tabernacle), ce Jésus Roi et raison d’être de toute la Création identique sur la Croix et dans l’Hostie (deux thèmes chers aux franciscains). Sur l’Apentidium, un personnage dans sa gloire ; peut-être Saint Joseph car il est très aimé des Cordeliers : il est présent partout et de plus, l’autel lui est consacré.
Le clocher
Le 21 mars 1934, vers 18h30, la foudre s’est abattue sur le clocher de l’Eglise et le feu s’est alors déclaré.
Les journaux de l’époque relatèrent ce dramatique accident :
Il ne reste plus rien de la flèche, les cloches se sont tues. La plus grosse est tombée, traversant de nouveau l’ouverture par laquelle on l’avait hissée au clocher. Les autres sont sans doute fondues, sous les décombres encores fumantes.
Quant aux aiguilles du cadran de l’horloge, elles se sont arrêtées à 18h30, l’heure du coup fatal.
En 1936, plutôt que de reconstruire le clocher dans son aspect antérieur, l’architecte à qui le travail avait été confié, a choisi d’utiliser un matériau qu « prenait son envol » : le béton !
Et voilà pourquoi le clocher surprit baucoup de monde à Excideuil : il était moderne !
L’intérieur de l’Eglise avant l’incendie de 1934
L’Eglise se visite tous les jours, sauf le dimanche après-midi, de 9h à 19h l’été et de 9h à 17h l’hiver.