Lumineux comme un tableau de Vermeer, ce spectacle suspend le temps dans un rêve grave, poétique - miroir de la complexité et de la richesse de notre vie intérieure - qui aborde avec sensibilité toutes les grandes questions que, souvent, les enfants se posent pour grandir.
Il était une fois une petite fille pas plus grande qu’un pouce, seule dans une forêt enneigée, transie et désespérée…
Une histoire qui ne prend aucune précaution avec les enfants : abandon, rapt, exploitation, soumission…Les étapes que vit Poucette les renvoient à leurs angoisses et à leurs aspirations.
Ce qu’elle donne à entendre : l’accession au bonheur ne peut se faire que par la rupture avec ceux qui décident pour vous.
Du rêve …
Avant d’être le domaine réservé de la psychanalyse, quelles que soient les civilisations, le rêve était partie intégrante de l’être humain et des groupes sociaux.
Qu’il soit simplement dû au sommeil, rêve éveillé - vacances consciente, « inspiration » artistique ou transe provoquée des sorciers/chamans - l’espace-temps de la rêverie - était posé comme une composante de la vie personnelle et sociale.
C’est grâce aux rêves et à leurs féeries que les hommes ont repoussé les limites d’une réalité géographique, scientifique et humaine, qu’ils auraient pu se contenter de subir.
…aux boîtes
Qu’y-a-t-il dans cette boîte, derrière ce rideau, sous l’armoire ? Pour les enfants, aventuriers de l’impossible, chaque obstacle au regard devient une porte sur une porte imaginaire, rêve ou cauchemard.
Devenu maîtres de ce jeu magnifique, les enfants n’ont plus qu’à saisir toutes les occasions pour satisfaire leurs désirs d’émotions.
Boîtes à rêves fabriquées par le fantasque Gaspard dont la noire austérité extérieure dissimule à l’évidence quelques étranges trésors. Trésors et merveilles dont Hermeline se servira pour illustrer son récit en demandant à Gaspard d’ouvrir ses boîtes.
« Poucette » par la Compagnie Créature
vendredi 19 décembre 2003
à Saint Jory las Bloux à 15h.